Street Art, quand le covid inspire le monde entier
À l’heure où le monde sort doucement du confinement, certains ne semblent jamais s’être arrêtés. Autour du monde, la pandémie de Covid19 a inspiré de nombreux artistes…
Depuis son avènement dans les années 1970, le street-art se targue d’interpréter l’évolution de la société. De Bansky à Obey en passant par C215, Tatyana Fazlalizadeh, SpY et MissMe, l’art urbain s’est énormément développé. De mouvement marginal, il est devenu une véritable forme d’expression artistique. De nos jours, de nombreuses villes organisent même des festivals de street-art à travers le monde. Et les œuvres spontanées des plus grands noms deviennent rapidement virales.
La plupart du temps, elles ne sont plus automatiquement retirées par les autorités locales. Moyen de dénonciation ultime des travers de nos sociétés, il est évident que l’art urbain s’est inspiré de l’épidémie actuelle.
Si l’heure est au confinement, certains ont profité de la crise pour créer d’authentiques chefs-d’œuvre. Retour sur les plus belles représentations du Covid19.
Sommaire de l'article :
L’élan d’amour de C215
C215 est un pochoiriste français, né dans les années 1970 en banlieue parisienne. Ayant commencé à graffer dans les années 1990, ce n’est qu’en 2006 qu’il créé sa première œuvre. Depuis, ses peintures ont séduit les férus de street-art du monde entier. Dans sa nouvelle création, il dit vouloir encourager le personnel hospitalier. Toutefois, on peut aussi deviner que son œuvre traduit le besoin qu’ont toutes les personnes confinées de voir leurs proches. Une belle interprétation de l’amour en ces temps incertains…
L’hommage de FAKE
Né dans les années 1980 à Amsterdam, ce graffeur danois a rapidement gagné la scène internationale. Ayant grandi dans un environnement particulièrement grisâtre, il a choisi d’utiliser son talent pour donner le sourire aux autres. Néanmoins, ses œuvres sont parfois très dénonciatrices des problèmes de notre société. Mais avec « Super Nurse », l’artiste veut rendre hommage au personnel hospitalier qui est en première ligne en ces temps de pandémie. Car ces derniers sont, effectivement, des superhéros du quotidien.
La critique de Hijack
C’est aux États-Unis qu’est né ce talentueux graffeur de 27 ans à peine. Comme son nom le laisse suggérer, cet artiste voue son art à la critique de la société. En quelque sorte, il essaie de détourner le monde dans lequel il vit. De mettre en avant ses travers, peut-être pour mieux les saboter. Rien d’étonnant à ce qu’il ait donc profité du Covid pour créer sa nouvelle œuvre. Sur Instagram, il explique d’ailleurs en quelques mots sa lourde signification : « En tant qu’humains, nous aimons penser que nous sommes maîtres de notre propre coin de l’univers. Mais de temps à autre, une entité microscopique vient nous rappeler que nous ne le sommes pas ».
L’humour de Darion Fleming
On reste aux États-Unis avec l’artiste Darion Fleming. Ce passionné de street-art se spécialise dans les murales de très grandes tailles. Néanmoins, son inspiration pour sa nouvelle création a été… l’humour ! Quelque peu sarcastique cependant, il a choisi de représenter une bouteille de désinfectant pour les mains, comme une source d’or liquide. Pour amuser les passants, il a orné le contenant du message faussement publicitaire : « Nouveau ! Disponible nulle part ! ». Car rien de tel qu’une bonne dose d’humour pour mieux vivre cette situation particulière.
Le cynisme de Gnasher
Cette fois, direction l’Angleterre, où le graffeur Gnasher a décidé d’user de cynisme pour sa nouvelle œuvre. Cet artiste de la région de l’Essex a commencé à peindre dans les années 1980. Depuis, il se targue de ne représenter que ce qui lui vient à l’esprit. À l’heure où la pandémie paralyse le monde, il a choisi de représenter un individu en combinaison spéciale pour transporter des substances toxiques. Entre ses doigts, on peut repérer la forme d’une bouteille de bière Corona. Cynique, vous dites ?
La clé réside dans l’unité, selon Kobra
Eduardo Kobra est un Brésilien qui a commencé le street-art dans les années 1990. Depuis, ses fresques colorent les murs de la superbe São Paulo, sa ville natale. Véritable légende dans le milieu, il a évidemment créé une nouvelle œuvre pour l’occasion. Suivant son style particulier, il a décidé de représenter le fait que c’est l’unité qui nous permettra de venir à bout de l’épidémie.
Très engagée, sa création souligne également le fait que le Covid n’a ni nation ni religion. C’est donc en l’imitant que l’être humain pourra en venir à bout. Sur sa page Instagram, le graffeur a d’ailleurs précisé : « Quels que soient notre emplacement géographique et notre religion, nous sommes unis dans la même prière […] : trouver une solution à cette pandémie. » Un très beau message de coalition en cette période particulière.