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Pourquoi l’e-mobilité doit être au cœur de la relance verte ?

L’e-mobilité reste l’une des meilleures solutions pour lutter contre le double défi de la crise économique et climatique. Rien qu’en Europe, l’e-mobilité créera plus d’un million de nouveaux emplois dans la fabrication de véhicules, le déploiement d’infrastructures de recharge et les chaînes d’approvisionnement d’ici 2030.

Les transports représentent aujourd’hui 23 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) liées à l’énergie et 34 % du potentiel de réduction des GES en milieu urbain pour 2050.

Le transport est également un facteur important de pollution atmosphérique, puisqu’il représente environ la moitié des émissions mondiales actuelles de NOX (oxyde d’azote). Les technologies d’électrification actuellement disponibles ont le potentiel d’éliminer ces émissions d’ici 2050. Mais il faut agir.

La nécessité de la mise en place de politique innovante et disruptive

Les émissions des transports ne cessant d’augmenter, des politiques ambitieuses, de nouvelles stratégies de développement et des mesures de stimulation économique sont nécessaires pour inverser cette tendance et assurer une transition rapide vers les véhicules électriques et le déploiement d’une infrastructure de recharge pour soutenir ce processus.

Les avantages de cette technologie sont évidents : la pollution atmosphérique et sonore est réduite, tandis que les émissions sont éliminées. L’électrification est le moyen le plus souple, le plus efficace sur le plan énergétique et le plus durable de décarboniser l’économie.

Pour contribuer à freiner le changement climatique en réduisant les émissions, une action globale et rapide est nécessaire aux niveaux mondial et régional, mais les villes constituent un bon point de départ. Les effets de la pollution causée par les transports sont particulièrement élevés dans les zones urbaines, où un grand nombre de personnes et de véhicules se déplacent dans un espace géographique restreint et où les ports sont souvent situés.

Plus de 4 personnes sur 5 vivant dans les zones urbaines sont directement confrontés à des niveaux de qualité de l’air qui sont bien au-delà des barrières déterminées par l’Organisation mondiale de la santé, un phénomène causé par l’utilisation de l’énergie des combustibles fossiles pour chauffer et refroidir les bâtiments, ainsi que pour alimenter les véhicules.

Pour donner un exemple, Londres figure dans la liste des dix premières villes mondiales où les risques de mourir de la pollution due aux transports sont élevés.

Les villes n’occupent que 3 % des terres émergées de la planète, mais elles représentent les deux tiers de la demande énergétique mondiale et 70 % de nos émissions mondiales de gaz à effet de serre. Mais la forte densité d’installations et d’infrastructures des villes offre également une occasion unique de favoriser des innovations technologiques rentables et d’exploiter les synergies entre les secteurs pour créer un système énergétique hautement efficace.

Un nouveau rapport de Navigant montre que l’électrification des transports dans les zones urbaines serait le plus grand levier pour passer d’un scénario climatique de statu quo à une trajectoire de 1,5 °C. Si toutes les zones urbaines électrifiaient leurs transports privés et publics, elles contribueraient à hauteur de 28 % à l’objectif de 1,5°C de l’accord de Paris.

En outre, cette analyse montre que les plus grandes réductions d’émissions viendront des voitures et des camions, qui contribuent respectivement à 35-60% et 36-48% des émissions dues aux transports. Mais pour y parvenir, il faut une forte adoption de la technologie. Par exemple, pour que Londres atteigne le niveau de 1,5 °C, deux tiers des voitures particulières et tous les bus de la ville doivent être électriques à batterie d’ici 2050 (les bus encore plus tôt). Cela permettrait d’épargner aux Londoniens 1,7 kilotonne d’émissions annuelles de NOX, soit l’équivalent de 5 milliards de kilomètres parcourus par des véhicules diesel.

Bien que les zones urbaines à faibles émissions soient de plus en plus reconnues comme un moyen de réduire la pollution atmosphérique locale, la réalisation des objectifs climatiques nécessitera d’aller plus loin, vers des zones à émissions zéro, et de stimuler considérablement l’adoption de transports électrifiés dans les villes.

Le système tout entier doit se recentrer autour de cette ambition verte d’e-mobilité

Malgré cet énorme potentiel, les villes ne pourront pas résoudre ces problèmes à elles seules. Il est nécessaire d’assurer un alignement vertical à tous les niveaux de gouvernement pour garantir une transition vers les énergies propres, notamment dans le contexte actuel de reprise économique, car la prise de décision, la réglementation, la planification, les infrastructures, le financement et la mise en œuvre sont souvent partagés entre les gouvernements régionaux, nationaux et locaux. Si les villes peuvent prendre l’initiative dans de nombreux cas, et le font effectivement, le financement, le soutien réglementaire et la coopération sont nécessaires à tous les niveaux de gouvernement.

Un réchauffement supplémentaire est peut-être inévitable, mais le limiter à 1,5ºC au-dessus des niveaux préindustriels réduirait les effets les plus dangereux et irréversibles du changement climatique – et nous savons qu’en termes de technologie et de financement, l’objectif de 1.5˚C est réalisable.

L’e-mobilité doit être au cœur de la relance verte car elle contribuera à la croissance économique, à la création d’emplois durables et à la réalisation des objectifs climatiques. Faire le calcul climatique est facile – nous savons ce qu’il faut faire, mais l’horloge climatique tourne et sans une action globale, complète et à court terme, une trajectoire de 1,5 degré est probablement hors de portée. Il faut agir.

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